Traitement homoeopathique des maladies des organes de la respiration (1874)
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Traitement

 

Aco. nap. - Au début, fièvre inflammatoire avec douleur dans le larynx ; voix rauque, enrouée ; toux brève, sèche, enrouée, retentissante, qui étouffe et bleuit la face, plus creuse et plus violente la nuit, plus rare pendant le jour.

Accès de toux après minuit, par chatouillement dans le larynx.

Constant besoin de tousser, parce qu'il lui semble que s'il pouvait tousser une fois pour toutes il serait soulagé.

Le larynx est sensible à l'air extérieur.

Sensation de sécheresse dans la trachée et toux enrouée obligeant à s'asseoir, avec continuelle sensation de suffocation, comme si la trachée était compromise ; la toux est le plus souvent sèche, n'amenant que rarement des crachats gélatineux, peu épais, écumeux et quelquefois avec des traces de sang d'un rouge brillant, la toux est pire étant couché sur les côtés ; l'eau froide excite la toux ; chaleur la nuit avec respiration courte, difficile ; l'inspiration bruyante ; la peau est chaude et sèche ; la face rouge et chaude, le pouls dur ; soif. La lumière et le bruit sont insupportables ; grande agitation, impatience, appréhension, angoisse, chez les enfants surtout quand la maladie survient, après avoir été exposés au vent ou à des courants d'air ; chez les adultes quand ils ont forcé la voix en chantant.

 

Ambra gris. - Voix rauque et enrouée ; toux nocturne sèche, provoquée par un chatouillement à la gorge ; toux convulsive, par accès ressemblant à la coqueluche sans en avoir le caractéristique, c'est-à-dire sans sifflement dans l'inspiration ; toux qui occasionne des douleurs dans les hypocondres ; toux avec expectoration salée de mucosités épaisses, blanches et adhérentes ; l'expectoration n'a lieu que le matin ; toux spasmodique, creuse, aboyante, provoquée par la parole et suivie d'efforts de vomissements quand elle survient après avoir mangé.

 

Apocy. cann. - Sensation incommode de chaleur dans le larynx et l'arrière-gorge ; soupirs incessants et involontaires ; toux brève et sèche ; le matin, expectoration peu abondante de mucosités blanchâtres ; dyspnée en marchant, sensation d'oppression à la poitrine et à l'épigastre ; respiration gênée par moment au point de ne pouvoir parler.

 

Ars. - Enrouement mêlé de Coryza ; toux grasse ; ajoutons tout de suite,. pour ne pas le confondre avec Pulsatille, pas de frissonnement et soif vive, le malade boit souvent et peu à la fois ; voix tremblante, variable d'intensité, tantôt faible, tantôt forte, sécheresse et brûlure du larynx ; toux immédiatement après s'être couché, qui force à quitter le lit ; accès de toux la nuit avec gonflement du cou et menaces de suffocation.

Toux après minuit, sèche, brève, profonde et continue.

Mucosités tenaces dans le larynx ; accès de suffocation, de lassitude et faiblesse.

Les accès de toux sont généralement amenés ou aggravés par le mouvement du corps ; la poitrine est douloureuse par un sentiment de constriction.

 

Arum triph. - Enrouement qui augmente en parlant ; non seulement Arum tri. enlève cet enrouement, mais il en prévient le retour en rendant le sujet moins impressionnable, il dissipe aussi la lassitude qui accompagne l'enrouement, quand l'enrouement est le résultat d'avoir parlé trop haut et trop longuement ; voix rauque et incertaine, tantôt basse et creuse, à peine perceptible, tantôt aiguë et criarde.

Amas de mucosités dans la trachée et les bronches ; sensation de brûlure et de piqûre dans la bouche et dans la gorge.

Afflux de salive dans la bouche, toux alternativement sèche et grasse ; quelquefois crachats très-abondants.

 

C'est dans les affections du larynx et de la trachée provoquées par des abus de la voix que l'Arum tri. s’est montré le plus utile. Les orateurs, les chanteurs, etc., sont dans ce cas, et c'est aussi chez eux que l'on a relevé le plus grand nombre de guérisons.

 

Comme rien n'est plaisant de ce qui touche au bien-être des hommes et à la régularité des fonctions auxquelles ils sont appelés, je ne résiste pas à la tentation de transcrire ici la note du docteur Lippe, des États-Unis :

 

« Les chanteurs d'opéra qui viennent le matin me faire constater leur enrouement, reçoivent, au lieu du Relâche demandé, une dose d'Arum trip. et chantent le soir même ; les crieurs aux encans retournent à leur service trois ou quatre heures après avoir pris une dose d'Arum trip. »

 

Et nunc intelligite, vous tous pour qui la voix est d'un si grand prix !

 

A ceux-là, je recommande encore Amm. carb., Argent. nitri. J'ai vu, contre les enrouements, monter les doses de Nux vom. jusqu'à des proportions énormes avec la prétention d'agir plus vite.

 

C'est une pratique condamnable. Ici encore la condition du succès est uniquement due à l'appropriation du remède, l'élévation de la dose du médicament ne supplée jamais à son homoeopathicité et offre de graves inconvénients.

 

Bellad. - Douleurs dans le larynx ; la douleur s'étend de l'isthme du gosier aux oreilles.

Sensation douloureuse au côté gauche du larynx qui augmente à la pression extérieure.

Sensation de froid et de rudesse dans le larynx exclusivement ; toux sèche produite par un chatouillement dans le larynx et provoquée par une inspiration profonde, par le parler ou par la pression extérieure sur le larynx ; la douleur vive dont cette pression est suivie révèle l'inflammation du tissu sous-muqueux du larynx ; enrouement, souvent aphonie ; menaces de suffocation quand on touche le cou, en toussant et en respirant.

 

Spasmes du larynx par accès, comme si on le comprimait.

Toux spasmodique, aboyante, qui coupe la respiration et réveille subitement vers minuit.

Sécheresse et rougeur luisante de l'intérieur du larynx, sensation comme si elle  avait avalé de la poussière.

Toux sèche, ébranlante, par accès, avec battements dans la tête et sensation comme si elle allait se rompre.

Toux spasmodique, sèche, violente ; avec spasmes du larynx, causant des efforts pour vomir, après quoi la toux cesse.

Toux convulsive, intolérable, coupant la respiration et amenée par un chatouillement continuel dans le larynx, régulièrement de onze heures du soir à minuit, et qui réveille.

Toux qui revient à chaque instant dans le lit et réveille souvent.

Sensation d'un corps étranger dans le creux de l'estomac qui excite souvent à tousser. Les accès de toux finissent par des éternuements.

Le fond de la gorge est d'un rouge pourpre ; douleur profonde dans la gorge ; difficulté d'avaler et besoin constant d'avaler qui occasionne de la douleur dans le larynx.

Des spasmes augmentent les difficultés de l'acte de la déglutition.

Chaleur considérable à la peau, soif ardente, grand désir de boissons froides pouls dur, fréquent ; rougeur et gonflement de la face ; céphalalgie ; rougeur des conjonctives, brûlure dans les yeux : raideur des muscles du cou qui ne permettent aucun mouvement.

 

- Si la maladie est survenue dans le cours de la scarlatine ou après elle, nul médicament ne devra être préféré à Bellad.

 

Brom. - Correspond aux lésions de la laryngite pseudo-membraneuse, c'est là son premier caractéristique, mais les symptômes de la laryngite inflammatoire peuvent suffire à autoriser son emploi dans le traitement de. cette dernière maladie et l'expérience a justifié ses bons effets.

 

Voix rauque, faible ; aphonie. C'est le matin que la voix est moins rauque.

Enrouement. continuel avec sensation de brûlure et de raucité dans la gorge et grande impressionnabilité à l'air froid.

Aggravation pendant la première partie de la nuit, amélioration après minuit.

Sensation à la gorge le soir, comme si elle était excoriée ; sensation de froid dans le larynx et de fraîcheur en inspirant.

Sensation de contraction dans le larynx, au comme si la trachée était comprimée.

Chatouillement dans le larynx qui force à tousser.

Toux sèche, spasmodique, rauque, creuse, profonde, aboyante, avec larmoiement ; respiration ralentie, avec douleur d'excoriation dans la poitrine.

Beaucoup de râle dans le larynx pendant la respiration et encore plus pendant la toux.

La suffocation semble imminente par suite de mucosités accumulées dans la cavité du larynx.

Toux par accès, simulant le croup, avec respiration difficile, courte, accélérée, suivie de l'expectoration abondante de mucosités fines.

 

Caustic. - Aphonie complète qui survient sans aucun symptôme précurseur.

Sécheresse dans la gorge avec sensation de chatouillement.

Toux avec sifflement.

Larynx douloureux au toucher.

Aphonie catarrhale, suite de refroidissements trop faciles.

Dans les cas de tendance continuelle à l'enrouement qui parfois dégénère en aphonie complète avec sensation d'un corps étranger que l'on devrait expulser. Voix rauque, puis enrouée, voilée chez les personnes qui abusent de la voix en parlant haut, en public, et en déclamant.

Sensation constante d'écorchure dans le larynx indépendante du mouvement de la déglutition.

 

- Toux violente, le plus souvent sèche, plus forte la nuit et privant de sommeil.

- Toux des enfants la nuit, n'interrompant pas le sommeil.

 

Cham. - Chatouillement dans le larynx qui provoque une toux sèche, continue, pire la nuit et qui prive de sommeil.

Enrouement.

Fièvre synoque avec plus de chaleur que de frissons.

Chaleur brûlante, surtout aux joues.

Toux sèche et pourtant râle muqueux dans la trachée.

Crachats seulement le matin d'un goût amer.

Après l'expectoration de quelques crachats muqueux, brûlure ou point douloureux sous le sternum ; surtout chez les enfants et les sujets irritables.

 

Symptômes concomitants. - Coryza, agitation, impatience, gémissements, maussaderie, insomnie, coliques et diarrhée.

 

Cina. - Chez les enfants surtout scrofuleux, quand la toux est sèche et que les crachats sont rares.

Toux sèche avec manque de respiration, anxiété, chaleur brûlante dans les narines, éternuements violents et douloureux, sursauts pendant le sommeil.

Pâleur du visage, surtout pendant la toux.

Présence de vers ascarides ou lombrics.

 

Drosera. - Chatouillement dans le larynx ou une sensation comme si le larynx était fermé par un corps étranger.

Enrouement, voix basse, creuse, avec sécheresse et grattement à la gorge.

Toux spasmodique le soir et la nuit et accès de suffocation.

Toux pendant le jour par accès suivis d'une grande faiblesse avec respiration sifflante ; un son perçant, aigu, se fait entendre pendant l'inspiration.

Sensation comme si les voies respiratoires ne pouvaient pas se dilater assez pour donner à la respiration toute sa liberté.

Toux avec vomissements d'aliments d'abord et de mucosités ensuite.

 

Gelsemin. - Voix faible ; difficulté extrême à articuler plusieurs mots suivis, il essaie avec beaucoup de bonne volonté et avec beaucoup d'efforts, il n'y parvient pas.

Enrouement par accès, avec sécheresse de la gorge ; éternuements avec douleur de tête ; picotement dans le nez.

Écoulement aqueux par le nez.

Irritation à la gorge.

Toux par chatouillement et sécheresse au pharynx.

Brûlure dans le larynx et dans la poitrine en toussant.

Sensation d'excoriation dans la poitrine en toussant.

 

Hepar sulph. - Se dispute la prééminence avec Spongia dans le plus grand nombre des cas, et il a sur lui l'avantage de se concilier mieux avec la chaleur brûlante de la peau, ce qui permet de l'employer plutôt après l'Aconit avant même que la fièvre ait entièrement cédé.

 

Les symptômes auxquels il répond le mieux, d'ailleurs, sont : enrouement avec voix rude, toux sèche, rauque, creuse, avec angoisse et suffocation qui pousse à pleurer.

Toux profonde avec gêne dans la respiration.

La toux est pire le matin.

Extrême sensibilité du larynx et de la partie supérieure de la trachée artère.

Dans l'intervalle de la toux, inspirations longues et sifflantes.

La toux ne détache rien ; mais râle muqueux dans le larynx, souffrances du larynx.

Enrouement et tous ses degrés jusqu'à l'aphonie complète.

Douleurs d'élancements dans la gorge et le palais.

Toux sèche d'abord, mais bientôt grasse avec expectoration de mucosités blanches ou jaunâtres, salées et amères, quelquefois sanguinolentes.

La toux est toujours pire le soir, aggravée par la position horizontale, avec sensation de suffocation, en même temps.

Frissonnements.

Absence de soif.

 

Rumex crisp. - Toux sèche par accès, légèrement enrouée, très-violente, aboyante, produite par un chatouillement dans la fossette du cou, provoquée par une inspiration profonde ou précipitée, par la parole, par l'inspiration d'un air plus frais que celui auquel on s'est habitué, ou excitée instantanément par une pression sur la trachée, dans la fossette du cou.

 

Toux fréquente, continue, presque sans interruption, avec chatouillement derrière la partie supérieure du sternum.

Toux avec expectoration rare et difficile, grand épuisement de forces après les accès de toux.

La toux arrive surtout ou devient plus forte dans la soirée, après sept heures du soir ou après être couché.

 

- Le larynx et la trachée sont particulièrement sensibles à l'air froid et à la moindre irrégularité de l'air avec lequel leur muqueuse se trouve en contact, si bien que le patient se couvre la tête de ses couvertures pour tamiser l'air de l'appartement et refuse même de parler ou d'écouter une conversation, de peur que son attention soit distraite un seul instant des précautions qui l'absorbent et qui toutes ont pour but de prévenir l'introduction, dans sa poitrine, d'un air plus frais ; le fait est, qu'en agissant ainsi, il parvient à prévenir le chatouillement incommode et la toux fatigante qui surviendraient sûrement s'il était moins persévérant dans ses précautions.

 

Pouls vif, accéléré, peau modérément chaude et sèche.

Face un peu rouge, respiration embarrassée moins par la constriction de la poitrine, que par la toux violente et longue qui suit chaque essai de longue inspiration.

Mucosités très tenaces dans la gorge et le larynx.

Besoin constant de graillonner.

La toux et le graillonnement sont pires la nuit.

Changement de voix soudain à la même heure, pendant plusieurs jours de suite.

Changement de voix par moments.

 

Spongia. - C'est le premier médicament à donner après Aconit. quand le mouvement fébrile a perdu de son intensité.

 

Voix rauque, voilée, même éteinte.

Piqûres, grattements et brûlure dans la gorge.

Respiration difficile comme si la gorge était fermée par un bouchon.

La respiration est accompagnée d'un son aigre, perçant, sec.

Toux creuse jour et nuit, douleur dans la poitrine comme s'il y avait une plaie, sensibilité et même douleur au larynx.

Toux brève très sèche.

La toux revient toujours après avoir mangé du sucre.

 

Sticta. pulm. - Chatouillement dans le larynx, limité d'abord, mais s'étendant plus tard dans la poitrine, avec toux presque nulle pendant le jour, mais reparaissant tous les jours vers six heures du soir et continuant toute la nuit, presque incessante au point de priver de sommeil et d'empêcher même de rester couché.

Enrouement avec toux et expectoration, la nuit, de crachats blanchâtres.

Toux aboyante, ressemblant à la coqueluche, après avoir pris froid.

 

Tart. emet. - Chez les enfants surtout.

Râles muqueux en toussant ou en respirant ; pâleur de visage, sueur visqueuse, pouls tremblant, assoupissement, absence de soif.


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