Traitement homoeopathique des maladies des organes de la respiration (1874)
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ARTICLE II : LARYNGITE CHRONIQUE (Phthisie Laryngée.)

 

Il n'y a pas de laryngite chronique simple, c'est-à-dire idiopathique ou essentielle. Le fait seul de la chronicité témoigne d'une infection quelconque de l'économie.

 

Cette infection peut être de diverse nature : la psore et la syphilis ; la scrofule, la dartre, la goutte, etc., qui ne sont très-probablement que des agents modifiés de ces deux grands principes morbides, sont, dans l'état actuel de nos connaissances, les causes les plus ordinaires de la laryngite chronique.

 

L'infection de l'économie peut non-seulement différer dans sa nature, mais être variable dans son intensité et suivant les degrés de cette intensité on trouvera des nuances dans les lésions anatomiques qui en sont la conséquence. Ici, le scalpel découvrira une muqueuse laryngienne recouverte seulement par une couche plus ou moins considérable de mucosités épaisses, dures, comme incrustées dans la muqueuse ; des colorations diverses, rouges, pâles, grisâtres, brunâtres ; là, sont des érosions, des ulcérations bornées à la membrane muqueuse ou s'étendant aux divers éléments anatomiques qui entrent dans la structure du larynx.

 

Les muscles, les ligaments du larynx peuvent être altérés ; les fibres musculaires sont séparées les unes des autres, comme disséquées, ramollies, baignées par un liquide sanieux, puriforme, purulent. Les muscles peuvent être complétement détruits et remplacés par des masses comme végétantes du tissu cellulaire (Andral). Les fibres ligamenteuses sont ternes, ramollies ; il semble que l'inflammation les ramène à l'état cellulaire (Andral). Elles peuvent être complétement détruites, et les ligaments ne sont plus représentés que par des débris celluleux ; quelquefois on n'en trouve plus aucune trace. Les ligaments thyro-arythénoïdiens sont ceux que l'ulcération envahit le plus fréquemment (Andral). Le ligament supérieur gauche de la glotte peut être entièrement détruit (Trousseau et Belloc)

 

Des désordres plus considérables peuvent encore être amenés par les progrès de la maladie : Rapports articulaires détruits, l'articulation crico-arythenoïdienne complètement luxée et baignée dans une grande quantité de pus ; carie, nécrose des cartilages ; après la carie et la nécrose, abcès dans les parties molles qui recouvrent les cartilages ou dans les muscles laryngiens voisins, qui s'ouvrent à l'intérieur et à l'extérieur, d'où fistules laryngées externes et internes, celles-là quand les abcès s'ouvrent dans l'œsophage.

 

Si variées et si profondes que soient ces lésions, elles nous servent à établir le diagnostic et le pronostic, mais ce n'est jamais d'elles que. sortira l'indication thérapeutique. Le choix du médicament, pour être salutaire, doit toujours être déterminé par l'ensemble de la situation qui sera révélée par les symptômes locaux qui sont un des traits essentiels du tableau, mais surtout par les symptômes constitutionnels.


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