Traitement homoeopathique des maladies des organes de la respiration (1874)
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§ 3. — Bronchite chronique.
(Catarrhe pulmonaire chronique.)

 

L'inflammation ne joue ici qu'un rôle secondaire dans la production des accidents morbides qui caractérisent cette affection.

 

C'est la diathèse psorique qui préside le plus ordinairement à toutes les modifications anormales de fonctions et de texture. Une preuve entre mille, c'est que, pour les combattre efficacement, nous n'avons pas de meilleurs moyens que nos antipsoriques. Naturam morborum ostendit curatio.

 

Les symptômes sont :

 

Toux habituelle, légère ou fatigante, plutôt humide que sèche, revenant quelquefois par quintes.

Douleurs vagues dans la poitrine et un peu de dyspnée, surtout après l'exercice, et un râle muqueux plus ou moins abondant.

Expectoration habituelle et qui peut présenter les caractères physiques les plus variés.

Les crachats sont ou muqueux ou transparents et fluides, ou épais, opaques, jaunes ou verdâtres.

 

Tantôt ils adhèrent au fond du vase, tantôt ils surnagent à une mucosité transparente ou trouble, ou bien ils restent suspendus au milieu d'elle ; le plus communément ils paraissent insipides aux malades, mais ils peuvent être douceâtres, salés, inodores ou d'une fétidité remarquable ; plus ou moins abondants.

 

L'expectoration est facile ; d'autres fois elle n'a lieu qu'après de violentes secousses d'expulsion ; les matières contenues dans les bronches sont alors rares et visqueuses, la toux plus opiniâtre, plus fatigante et plus prolongée.

 

A l'auscultation, râle muqueux qui ne masque presque jamais entièrement le bruit d'expansion vésiculaire ; râle sibilant, léger : râle sous-crépitant humide dans une partie plus ou moins étendue, à la base postérieure des deux poumons.

 

La fièvre ne s'éveille que dans les cas de complications ou d'exacerbations qui ne sont en réalité que des bronchites aiguës accidentelles, et alors, insomnie ou somnolence, diminution marquée dans l'état des forces ; la peau est chaude, injectée de sang au visage. Quelques frissons se font sentir avec des alternatives fréquentes de frissonnement et de chaleur ; les exhalations sont suspendues, l'urine est rare, épaisse, chargée, sédimenteuse.

 

La soif vive, l'appétit nul. Le ventre participe aux troubles d'innervation et de sécrétions ; il y a constipation ou diarrhée ; alors aussi l'amaigrissement se prononce et le malade tombe dans le marasme.

 

Les lésions que l'on observe dans la bronchite chronique sont très variées. Ici, une simple congestion avec boursouflement de la membrane muqueuse ; là, un ramollissement de cette membrane avec quelques pertes de substance, sous forme d'ulcérations ; tantôt un épaississement compliqué d'oblitération des bronches, tantôt une dilatation prononcée des canaux bronchiques. À chacune de ces altérations correspondent des caractères particuliers que nous devons rechercher avec soin dans l'expression symptomatique des médicaments.


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