Traitement homoeopathique des maladies des organes de la respiration (1874)
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CHAPITRE IV :  MALADIES DES POUMONS

 

Les poumons, appelés à exécuter la fonction capitale de la respiration, sont exposés fréquemment à des maladies, et ces maladies sont toujours sérieuses ; nous diviserons en quatre sections ce que nous avons à en dire :

 

1° Congestion pulmonaire ;

2° Hémoptysie ;

3° Pneumonie ;

4° Phthisie pulmonaire.

 

ARTICLE PREMIER : CONGESTION PULMONAIRE
(Hyperémie du poumon.)

 

Afflux du sang plus ou moins subit dans les poumons, accompagné d'oppression, d'une sensation de gêne et de chaleur dans la poitrine, d'accélération de la respiration, de fièvre et qui, lorsqu'il envahit la totalité des poumons, peut-être suivi de mort rapide et même subite.

 

Cette forme est un véritable coup de sang pulmonaire. La gravité de cet accident ne peut surprendre ; la dilatation paralytique de la totalité des réseaux pulmonaires a pour conséquence une stase à peu près complète ; il n'y a plus de circulation dans les poumons, partant plus d'hématose, et l'asphyxie est inévitable ; quand la mort est tout à fait subite, elle est plutôt imputable à la pause du coeur, qui s'arrête impuissant derrière la masse sanguine immobilisée  .

 

La congestion pulmonaire est active ou passive.

 

Dans la congestion active, l'invasion est graduellement progressive, ou elle est subite, instantanée. Les malades éprouvent de la gêne et de la chaleur dans la poitrine, de la dyspnée, une accélération de la respiration. La toux est peu fréquente, ordinairement sèche ou formée de l'expectoration de crachats blancs, visqueux, parfois striés de sang. Le frisson, la fièvre, une douleur de côté, peuvent s'ajouter aux symptômes précédents.

 

Si la congestion est restée bornée aux parties profondes, l'auscultation et la percussion ne révèlent rien d'anormal. Dans les cas, au contraire, où la congestion est superficielle, il y a obscurité du son à la percussion et le bruit vésiculaire est affaibli d'une manière très-sensible dans les mêmes endroits.

 

La congestion pulmonaire active peut être idiopathique, c'est-à-dire éclater comme acte pathologique spontané, sous l'influence d'une grande chaleur ou d'un froid excessif, surtout par la transition brusque entre deux températures extrêmes, l'exhalation de vapeurs, de poussière ou de gaz irritants, l'abus de boissons alcooliques, mais elle est aussi symptomatique de tubercules pulmonaires, de maladies du coeur.

 

Dans la congestion passive, l'invasion est toujours lente et progressive. On dirait que la circulation capillaire n'obéit plus qu'incomplètement à la force vitale et que le sang est tout à fait retombé sous la puissance physique de la pesanteur. On observe presque toujours cette espèce de congestion chez les malades qui restent couchés sur le même côté et dont la constitution a été précédemment affaiblie par une affection grave, aiguë ou chronique.

 

Les désordres fonctionnels, liés à la congestion passive se réduisent à peu de choses. Les mouvements respiratoires sont un peu accélérés, mais sans douleur thoracique, à peu près sans toux, sans expectoration, et si parfois il y a des crachats, ils sont séreux et rougeâtres.

 

C'est surtout par les signes physiques que se révèle l'affection ; à l'auscultation, le bruit respiratoire est affaibli ou même nul ; à la percussion, la matité peut être complète et l'on peut entendre du souffle et de la voix bronchiques.


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