Traitement homoeopathique des maladies des organes de la respiration (1874)
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Hygiène des phtisiques.

 

La nature de ce travail ne comporte pas les développements que je serais tenté de donner sur ce sujet intéressant. Je me vois contraint à regret de donner en deux mots le fond de ma pensée, fruit de mon expérience.

 

Entretenir régulièrement les fonctions de la peau ; se soustraire à l'action toujours malfaisante de l'humidité ; éviter l'immobilité du corps dans l'appartement, fût ce dernier le plus confortable possible ; nécessité de l'exercice gymnastique des bras et des muscles de la poitrine. Promenades à pied en plein air et surtout équitation de préférence à l'exercice passifs de la voiture. Alimentation substantielle subordonnée d'ailleurs aux règles générales de l'hygiène, mais alimenter toujours en tenant compte des désirs et des répugnances des malades dans la détermination des aliments.

 

La diète exténue les phtisiques ; la fièvre hectique même n'est pas une contre-indication à l'alimentation. On voit les phtisiques qui manquent d'appétit et mangent habituellement très-peu mourir le plus vite et ceux qu'on nourrit mieux, fournir aux dépenses de forces qu'exige l'élimination tuberculeuse dont la fièvre paraît être l’instrument.

 

Je dirai un mot sur les atmosphères naturelles à pressions variées et sur celles modifiées au point de vue de la température.

 

Tranchons tout de suite la question barométrique à laquelle la mode donne en ce moment une certaine importance, sans se demander si l'expérience sanctionnera ses attraits. Le séjour des altitudes est vanté pour les phtisiques par un grand nombre de médecins dont je suis loin de contester le mérite ; mais mon avis est que l'on se prépare de cruels mécomptes. Une pression barométrique plus faible peut bien être utile à certains phtisiques en les forçant malgré eux et sans qu'ils s'en doutent à un exercice gymnastique plus régulier des muscles qui servent à la respiration : On peut se demander si ce n'est pas là le mérite des altitudes, mais c'est trop peu.

 

Reste la question de température.

 

Les poumons des phtisiques s'accommodent fort mal de froids trop vifs et de chaleurs excessives ; ce qui les impressionne le plus douloureusement, ce sont les transitions brusques de température. Il s'agit donc de leur trouver en hiver un abri constant contre le froid et en été un abri constant contre la chaleur ; d'où les considérations suivantes sur les stations hivernales et les stations estivales.


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