Traitement homoeopathique des maladies des organes de la respiration (1874)
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Traitement

 

Aco. nap. Toux sèche, brève, avec élancements et tiraillements violents dans l'un ou l'autre côté de la poitrine, aggravés par une inspiration profonde et par la toux, par le mouvement et quelquefois par la pression extérieure ; tiraillements spasmodiques des bras vers la partie supérieure de la poitrine.

Envie continuelle de tousser.

Tussiculation provoquée par un chatouillement dans le larynx ; ce symptôme s'aggrave après minuit ; plus le malade fait des efforts pour s'empêcher de tousser, plus la tussiculation devient forte et fréquente.

Tout changement de position excite des douleurs.

Frissons, fièvre.

Pouls plein, accéléré, dur.

Peau sèche, forte chaleur par tout le corps ; agitation, anxiété.

Tête entreprise, douloureuse ; face brûlante et d'un rouge foncé ; yeux étincelants, brillants ; respiration courte, accélérée, anxieuse ; plus facile en se tenant assis le corps penché en avant.

Sécheresse de la bouche ; soif ; urine rouge, brûlante.

 

Au début de la pleurésie, l'Aconit peut suffire pour enrayer la maladie ; il n'est pas rare que ce soit à lui seul que reviennent tous les honneurs de la guérison. Jamais l'action curative de ce précieux agent ne se montra ni plus prompte, ni plus souveraine. C'est par lui qu'il faut toujours commencer le traitement de la pleurésie aiguë, surtout lorsque les symptômes fébriles, la dyspnée et l'anxiété sont d'une grande violence.

 

Dans la pleurésie chronique, son rôle est secondaire ; il n'est le plus souvent utile que comme intercurrent, quand il y a douleurs très-violentes et pongitives, anxiété, toux continue, pouls dur et fréquent. Face très-rouge. Toute exaltation de la vitalité du système sanguin trouve son remède dans l'Aconit.

 

Apis mell. Dans les cas d'épanchement avec fièvre très-modérée et peu de douleur.

Oppression avec chaleur et cuisson dans la gorge ; toux brève, déchirante par moments, qui s'exaspère la nuit au lit et par la chaleur de l'appartement.

Grande lassitude.

Irritabilité extrême, peur de mourir.

Pâleur, œdème de la face ; faiblesse du pouls.

Urines rares et ressemblant à du café noir.

Selles diarrhéiques le matin.

 

Arn. Mont. Si la pleurésie est le résultat de violences extérieures (coups violents sur la poitrine, fractures des côtes, plaies de poitrine), si les douleurs sont aiguës, intenses, mais ne provoquant pas un trouble fébrile en proportion avec la violence des douleurs.

 

— Le malade change constamment de place dans son lit, parce que les points sur lesquels il s'appuie lui paraissent toujours trop durs.

Les pieds et les mains sont froids au toucher et le malade se plaint d'avoir chaud à l'intérieur.

Toux brève et sèche qui aggrave les points de côté.

 

Ars. — Respiration courte, dyspnée avec sueur froide, refroidissement de tout le corps. Menaces d'asphyxie par la marche rapide de l'épanchement ; l'épanchement croît démesurément, mais le malade accuse peu de douleur.

 

— Bronchite concomitante.

Grande faiblesse allant jusqu'à la lipothymie ; s'est montré très-utile pour provoquer la résorption du liquide épanché.

Toutes les infiltrations séreuses sont un des effets les plus constants de l'arsenic sur le corps sain ; tout le monde le sait, mais ce qui est plus significatif à propos de la question actuelle, c'est que l'on a plus d'une fois constaté l'inflammation de la plèvre et l'épanchement séreux qui en est la suite dans des cas d'empoisonnement par l'arsenic (Wurmb. Trinks).

 

  Amène particulièrement de merveilleux résultats chez les enfants débiles, maladifs, maigres, pâles, souffreteux et très-irritables, sujets à des sueurs nocturnes, à l'insomnie, à la perte d'appétit.

 

— A tout âge, tempérament à face pâle, terreuse ou verdâtre ; grande faiblesse provoquée par de grandes déperditions de forces.

Sentiment de défaillance au moindre mouvement.

Langue sèche, soif vive, le malade boit souvent, mais peu à la fois.

Diarrhée avec évacuations très-fréquentes et peu abondantes, qui arrivent ordinairement après minuit et durent jusqu'au matin.

Brûlure dans le rectum et l'anus.

Urine peu copieuse et rougeâtre.

 

— Accès de suffocation surtout la nuit ; dyspnée qui augmente s'il fait un effort, ne fût-ce que pour se tourner dans le lit ; grande anxiété, agitation, pouls très-vif.

 

— Épanchement pleural avec complication cardiaque ; palpitations violentes et insupportables surtout en étant couché.

Pendant la nuit, accès périodiques d'oppression d'assez longue durée, très-intenses, ayant assez souvent les caractères de la névrose de l'appareil respiratoire, précédés ou accompagnés de toux, qui oblige à se mettre sur son séant et à se courber en avant.

Crainte de mourir occasionnée et entretenue par l'oppression.

 

— Le moral d'Ars. a une grande importance et lui seul a souvent révélé l'application curative du remède.

Méchanceté, mauvaise humeur.

Envie d'injurier ou de tuer.

 

Asclep. tub. Dont j'ai mentionné l'utilité dans les affections du larynx avec toux sèche, sans expectoration ou suivie de crachats insignifiants, chaleur dans la poitrine avec douleur sourde à la base des deux poumons et sensation de serrement, oppression après avoir mangé, etc., etc., a pour trait significatif, dit Richard Hughes, d'être connu vulgairement sous le nom de racine à pleurésie

 

Je respecte infiniment la tradition, mais je ne me laisse pas séduire par des étiquettes trop souvent mensongères. Asclep. tub. a aussi été désigné sous le nom de racine pour les vents (Wind-root).

 

Ce n'est certes pas une raison pour. que nous soyons autorisés à l'employer dans la dyspepsie flatulente. En nous laissant aller sur ce plan incliné, où irions-nous ? Heureusement, Asclep. tub. se présente à nous avec des titres plus sérieux pour figurer plus honorablement dans le traitement de la pleurésie ; ces titres sont inscrits dans sa pathogénésie :

 

« De hautes doses causèrent seulement des coliques et des purgations ; mais avec la première dilution décimale, il eut des symptômes pleurétiques marqués, ainsi vers le soir, les douleurs allèrent en augmentant, rendant la respiration pénible spécialement à la base du poumon gauche qui est mat à la percussion, tandis que la toux est sèche et spasmodique. La douleur est très-aiguë au côté droit et paraît avoir son siège dans la plèvre .

 

Après cela, je puis autoriser la recommandation de l'auteur qui n'a rien d'exagéré : « Ce médicament mérite d'être essayé. »

 

J'ajouterai que la toux sèche, dure, de Asclep. tub., sans expectoration ou avec crachats insignifiants, est précisément le symptôme qui m'inspire le plus de confiance, parce que c'est bien là la toux des pleurétiques. L'oppression, la chaleur dans la poitrine, les douleurs spécialement à la base des poumons militent encore en sa faveur.

 

D'après une note de Raue , Asclep. tub. embrasse, dans sa sphère d'action, la scrofule, la toux sèche, pire la nuit et le matin, crachats jaunes et écumeux, douleur à la partie inférieure de la poitrine avec respiration bruyante, matité au sommet du poumon droit. Frissons vers midi, fièvre dans l'après-midi. Sueur la nuit. Émaciation. — Il y a là matière à réflexion pour le traitement de la pleurésie chronique chez les tuberculeux.

 

Bryon. alba Quand les phénomènes fébriles sont peu intenses, peut être donné d'emblée, sinon il faut attendre l'apaisement de la fièvre par Aconit. Ce moment venu, ne plus différer, car il importe de ne pas donner à l'exsudation le temps de se faire, encore moins de s'organiser en fausses membranes. La Bryone est ici d'une efficacité aussi sûre que rapide, non-seulement elle combat victorieusement l'inflammation locale, mais, sous son influence, s'opère la résorption de l'épanchement produit.

 

Les conditions de son emploi sont : points de côté dans la poitrine avec aggravation au plus léger mouvement.

Douleurs d'élancements, de coupures dans la poitrine qui sont aggravées par l'inspiration.

Ces élancements, toujours violents, continuels souvent, sont spécialement du ressort de la Bryone, n'importe le côté dans lequel ils se fassent sentir.

Oppression et respiration anxieuse.

Palpitations de coeur.

Toux violente qui ne permet pas de rester couché autrement que sur le dos ; impossibilité de rester couché sur l'un ou l'autre côté.

Toux ordinairement sèche avec respiration courte et précipitée ; la toux de Bryone a pour caractère essentiel d'exaspérer toujours les douleurs de la poitrine.

 

— Face rouge et brûlante, peau sèche et brûlante avec sueurs partielles ; yeux brillants.

Douleurs de brisure au dos et aux épaules.

Langue sèche, brune ou chargée d'un enduit jaunâtre.

Goût amer dans la bouche ; nausées et parfois vomissements de mucosités ou de bile.

Pression au creux de l'estomac et au rebord des fausses côtes.

Soif intense, surtout la nuit.

Il boit souvent et abondamment chaque fois ; constipation.

Pouls fréquent, dur et quelquefois inégal, intermittent et faible.

Vertige en se relevant pour se mettre sur son séant.

Céphalalgie frontale ou temporale qui s'aggrave par la toux.

Agitation, sursauts dans le sommeil.

 

Calcar. carb. Pleurésie chronique ; sujets scrofuleux.

Pouls accéléré, mais faible.

Tempérament mou, constitution graisseuse ; pusillanimité, caractère pleureur, inquiétude ou plutôt appréhension du présent et de l'avenir.

Somnolence.

 

— Douleur d'excoriation dans la poitrine, surtout en respirant et en y touchant.

Palpitations.

Augmentation de volume, et dureté du ventre par gonflement et induration des glandes mésentériques.

Toux la nuit, violente, sèche, quelquefois même spasmodique.

 

Cantharis. Le moment le plus favorable à son emploi est celui où la fièvre est décroissante, la douleur du côté disparue ou bien diminuée et où l'épanchement persiste et augmente même. Ses contre-indications formelles sont un pouls dur, fort et près de 100, et l'acuité dans la douleur de côté.

 

La fièvre de Canth. se manifeste surtout, par la sensation de froid et par des frissons. Le pouls est petit, concentré, dur et assez fréquent, mais sans chaleur à la peau ; pâleur autour du nez et de la bouche ; yeux cernés.

 

— Matité complète ; absence du bruit vésiculaire ; souffle tubaire plus fort à l'expiration qu'à l'inspiration, au sommet du poumon en arrière et en avant. Dyspnée intense, palpitations.

Peau humide ou sueur profuse.

Nuits fort agitées.

Toux brève, sèche, fréquente.

Toussotement fréquent.

Élancements douloureux qui coupent la respiration, le plus souvent dans les régions costales, droite et gauche, accompagnant une dyspnée plus ou moins intense.

 

Si avec tous ces signes d'un épanchement qui par lui-même est très-capable de déterminer le choix de Canth., le malade présentait comme symptôme concomitant une des manifestations morbides suivantes :

 

Langue écorchée, excessivement douloureuse et couverte de petits ulcères plats ; bas-ventre un peu sensible profondément, au toucher ; urine peu abondante, avec émission douloureuse et fréquente ; grande faiblesse, tendance à la syncope ; on aurait le complément absolu de l'indication parfaite de Canth. qui, dans ces cas, serait le médicament souverain par excellence ; mais si réels que soient les bienfaits de cet agent plus nouvellement introduit dans la matière médicale homoeopathique, il ne faut pas l'exalter au détriment de Sulf. qui ne saurait être oublié dans les épanchements pleurétiques. Depuis trop longtemps, l'expérience a parlé en sa faveur.

 

Il saute aux yeux de tout le monde que les succès du vésicatoire de l'ancienne École dans le traitement des pleurésies s'expliquent tout naturellement par l'action dynamique de Canth. ; ailleurs, je me suis assez étendu à ce sujet, je n'y reviendrai pas ; seulement je ferai cette remarque qui ne saurait être contestée pas même par les praticiens de la vieille École ; les vésicatoires ne réussissent jamais mieux que dans les conditions signalées pour la juste appropriation de Canth., c'est-à-dire au moment où la fièvre.est décroissante, où la douleur est disparue ou tout au moins singulièrement diminuée et où l'épanchement persiste avec menaces de s'aggraver.

 

Digit. — Épanchement séreux avec grande difficulté à respirer, presque de l'orthopnée ; toux brève, sèche, causée par un chatouillement intérieur ; accès de défaillance.

Anasarque très-prononcée, les jambes, le pénis et le scrotum sont particulièrement tuméfiés ; pieds froids.

Selles molles.

Urine en très-petite quantité, miction difficile.

Sensation intense et très-pénible de faiblesse et d'anéantissement au creux de l'estomac.

Battements de coeur rapides, bondissants, intermittents, qui s'entendent même à distance, avec anxiété, et douleur sous le sternum et quelquefois avec le pouls très-lent, imperceptible.

 

L’action du coeur est très-faible et irrégulière.

Les bruits normaux ne sont pas appréciables et le patient se plaint beaucoup d'une sensation d'affaissement dans la région du coeur qui est très-douloureuse.

Face pâle et exprimant l'angoisse ; faiblesse générale portée au plus haut degré, prostration totale.

 

Guaiac. Chez les goutteux et les rhumatisants, il n'est pas rare de voir résister avec une désolante opiniâtreté les points de côté douloureux produits par l'inflammation de la plèvre ; Aco. et Bry. soulagent mais ne guérissent pas.

 

Guaiac. s'est alors très-souvent montré utile, une preuve entre mille que le Guaiac. répond par bien des points au génie arthritique ; les symptômes qui justifient son choix, sont :

Toux sèche, oppression qui semble partir du creux de l'estomac ; élancements dans la poitrine aggravés en inspirant ; raideur de la nuque ; douleurs entre les épaules, douleurs dans le dos plus marquées dans un côté ; frissons dans le dos.

Douleurs dans les articulations, dans la continuité des membres, accompagnées d'une grande sensibilité au toucher.

Le moindre mouvement provoque la réapparition des douleurs, ce qui tend à clouer le malade dans une immobilité fâcheuse pour l'état général.

 

Hepar sulph. Épanchement purulent et séro-purulent ; forme toujours chronique.

Émaciation, marasme.

Dyspnée très-grande accompagnée d'une toux sèche, avec impossibilité de rester couché, encore moins sur le côté sain.

Palpitations, infiltration des pieds.

Chaleur brûlante au visage et ardeur dans la paume des mains.

Pendant la nuit, la peau est sèche et chaude, pendant le jour grande disposition à transpirer.

 

Symptômes concomitants. Accès de toux violente et suffocante, souvent accompagnée d'efforts pour vomir ; affections scrofuleuses, éruptions dartreuses au visage.

Douleurs d'excoriation ou de meurtrissure dans différentes parties du corps, quand on y touche.

Gonflement, induration ou ulcération des glandes.

Aggravation des douleurs la nuit.

Sursauts dans la nuit, comme par manque d'air.

Sueur fétide dans les creux de l'aisselle.

La peau s'ulcère facilement et la plus légère excoriation tend à suppurer et se cicatrise avec peine.

Chez les femmes, excoriations entre les cuisses, leucorrhée avec cuisson.

 

Kali car. Côté gauche.

Il se mêle à la douleur de côté de violentes palpitations de coeur.

Toux sèche qui s'exaspère toutes les nuits vers deux ou trois heures du matin.

 

— Toux sèche, brève, qui occasionne des douleurs dans le ventre, surtout à l'épigastre.

Douleurs de pression, de déchirement, d'élancements dans le dos et qui se font sentir jusqu'à la racine des cheveux, à la partie postérieure du cou.

OEdème de la paupière supérieure, des deux côtés.

 

Lycop. Élancements violents dans la poitrine qui ont résisté à Bryon, chez des sujets exempts de goutte et de rhumatisme ; la toux aggrave considérablement les douleurs de la poitrine.

 Ces élancements sont excessivement aigus et se confondent avec une douleur entre les omoplates.

La respiration est douloureuse, l'oppression très-grande, les ailes du nez se soulèvent largement à chaque inspiration, si grande est la difficulté à respirer. Grande chaleur à la peau, soif ardente.

Constipation.

Ballonnement pénible au creux de l'estomac.

Fièvre avec surexcitation nerveuse, sans chaleur à la tête, mais avec rougeur circonscrite des joues, grande faiblesse, sueurs qui ne soulagent pas.

Aggravation de tous les symptômes à quatre heures de l'après-midi.

 

Merc. sol. Côté droit.

En toussant et en éternuant douleur pongitive et lancinante dans le dos et surtout dans le côté droit de la poitrine.

Grande oppression.

Le décubitus sur le dos est le seul possible.

Toux sèche, courte, extrêmement pénible.

Le malade est épuisé par des sueurs nocturnes excessivement abondantes ; sueurs sans soulagement aucun.

 

Symptômes concomitants. Symptômes bilieux ; diarrhée ; selles molles et dysentériques, surtout la nuit, avec coliques et tranchées, ténesme et brûlure à l'anus, inflammation des organes génitaux.

Douleurs de déchirements, de tiraillements ou de piqûres dans les membres, principalement la nuit, à la chaleur du lit qui rend ces douleurs plus intolérables. Bouffissure et gonflement de la face.

Urine brûlante et corrosive.

Enrouement continuel et perte de la voix.

Respiration difficile avec accès de suffocation la nuit ou dans le lit, le soir, en se couchant du côté gauche.

Élancements dans la poitrine et le côté, ou s'étendant assez loin dans le dos.

Démangeaison sur tout le corps, le soir en se déshabillant qui force à se gratter jusqu'au sang.

État frileux toute la journée.

 

Nitri. acid. Chez les vieillards, tous les sujets faibles, cachectiques, quand il y a subitement apaisement de la douleur et abaissement du pouls en même temps.

Diarrhée.

Toux tellement violente que les paupières sont, par le retentissement de la toux, ecchymosées comme à la suite d'un coup.

 

— Infection syphilitique, cachexie mercurielle ; cette dernière se manifestant par les symptômes les plus divers et sous les formes les plus variées.

Taches, dartres, corona veneris, gerçures des mains.

Sueurs nocturnes et fétides.

Boutons sycosiques, condylomes, verrues simples rougeâtres et molles.

 

Nux vom. Intercurrent très-utile quand il y a toux sèche et forte, répondant à la tête, avec aggravation le matin.

Voix enrouée et sentiment de plénitude dans le larynx et la trachée ; chez des hommes à caractère violent et emporté, constipés habituellement, hémorroïdaires, voués à des travaux de cabinet et à une vie trop sédentaire.

 

Opium. Assoupissement, pouls plein, lent et parfois intermittent.

Constipation ou selles involontaires.

Ballonnement du ventre.

Gêne excessive de la respiration ; respiration lente, bruyante avec des intervalles de silence, comme si la respiration était suspendue ; chez des vieillards ou chez tous ceux qui ont abusé des boissons alcooliques.

 

Phosph. Quand à l'affection de la plèvre ou des plèvres se mêle une complication saillante du côté des bronches et du poumon.

Tension dans la poitrine ; toux sèche, dure, qui s'exaspère tous les soirs et dont l'aggravation dure jusqu'à minuit.

Épanchement considérable, respiration presque impossible et très-précipitée ; anxiété, face pâle et ridée ; surtout chez les enfants, quand la respiration est devenue difficile, presque impossible par suite des progrès de l'épanchement.

Grande prostration des forces ; pouls presque insensible.

 

Rhus tox. Épanchement pleurétique à la suite d'une inflammation de la plèvre survenue après avoir été exposé à la pluie, ou à la suite de violents efforts ; sur les marins, par exemple, qui sont souvent exposés à ces deux fâcheuses influences, en manœuvrant à bord par tous les temps et en tirant sur les cordages.

 

— Le malade ne peut pas rester tranquille dans le lit, il tend à remuer sans cesse, quoique la douleur accompagne le mouvement.

Ici, comme toujours, si on aperçoit un herpes labialis, l'indication de Rhus tox. est manifeste et son action est éminemment salutaire.

 

Senega. Depuis l'enseignement classique de la vieille École, nous savons que le premier effet de l'application d'un vésicatoire cantharidé est d'augmenter 1'épanchement pleurétique ; déjà par ce seul fait il est démontré que l'exsudation est un des attributs de Cantharis dans ses effets primitifs ; par les travaux de l'École nouvelle, nous avons appris que l'Arsenic à dose toxique est susceptible de produire l'inflammation de la plèvre et son épanchement ; on l'a constaté plus d'une fois dans des autopsies et nous étions déjà suffisamment édifiés, par la cachexie des ouvriers employés aux mines arsenicales, sur la puissance de l'arsenic à produire des exsudats.

 

Donc, quand nous préconisons Canth. et Ars, dans le traitement des épanchements pleurétiques, nous sommes parfaitement en droit de le faire hardiment, nous n'avons pas à craindre de nous tromper ; nous sommes sur notre terrain fixe, immuable, qui aboutit au succès, celui que notre Maître à tous, Hahnemann, a fondé par l'expérimentation à l'état sain.

 

La raison de l'efficacité de ces deux agents médicamenteux se trouve précisément dans l'épanchement que nous savons pouvoir être le produit de leur action primitive ; mais sur le Senega rien de pareil ne nous a été révélé.

 

Sa pathogénésie nous confirme pleinement, il est vrai, ce que d'ailleurs l'empirisme avait consacré, que nous pouvions fonder sur lui, dans bien des cas, les plus fermes espérances à propos d'affections catarrhales des bronches et des poumons, mais d'épanchement dans l'une ou l'autre des cavités pleurales, point. Il n'en est question nulle part.

 

Je n'hésite pourtant pas à admettre que l'on puisse rencontrer des épanchements pleurétiques dans le traitement desquels le Senega pourra occuper avantageusement sa place ; mais à quelles conditions le choix du médicament sera-t-il justifié ?

 

C'est ce qu'il reste à déterminer d'une manière précise.

Or, ces conditions, les voici : pleurésie subaiguë ou tout à fait chronique.

Tempérament lymphatique, chairs molles facilement oedématiées.

Face bouffie, œdème des paupières, yeux ternes, état frileux, peau moite ou même habituellement couverte de sueur, avec horripilation générale, et frissons dans le dos.

Prostration des forces, accablement physique et moral.

Dyspnée, oppression comme si la poitrine était trop étroite.

Élancements dans la poitrine, surtout en toussant et en inspirant profondément, mais surtout, et j'appelle spécialement sur ce point l'attention de mes confrères, parce que je n'ai rien vu de probant de Senega contre les épanchements pleurétiques en dehors du concours de ces symptômes concomitants.

 

Violent afflux de sang à la poitrine avec battements de coeur violents, ébranlants ; violentes douleurs au coeur, pression et élancements dans le coeur, pouls inégal, ce qui nous oblige à réserver le Senega pour les cas où. l'épanchement existe en même temps qu'une affection organique du coeur avec disposition à l'œdème, à l'anasarque.

 

Squilla. Côté gauche.

Élancements dans toute la partie inférieure de la poitrine, mais le point de côté prédomine à gauche et le malade ne peut rester couché sur ce côté ; en opposition avec ce qui se passe ordinairement, le malade se trouve mieux couché sur le côté sain.

Toux brève, bruyante, troublant le sommeil.

A chaque inspiration une toux sèche et brève est nécessairement provoquée.

Pouls fréquent et dur.

Chaleur brûlante du corps.

Face rouge.

Soif ardente.

Grincement de dents.

Les lèvres sont couvertes de croûtes jaunes et épaisses, plus du côté gauche.

Tous les symptômes s'aggravent le matin.

Émission fréquente d'urine, pression continuelle sur la vessie.

Selles liquides.

Tristesse, il croit sa mort certaine et prochaine.

 

— Se recommande surtout dans le cas de chaleur sèche et brûlante, quand le malade ne peut se découvrir tant soit peu sans éprouver un frisson avec violents élancements qui remontent des côtes aux aisselles (Hartmann).

 

Sulph. Après Bryone, convient le plus ordinairement, quand même la douleur ou la fièvre ait persévéré ; l'épanchement existe, avec l'épanchement une oppression douloureuse, c'est assez pour Sulph. La fièvre et la douleur persistantes ne sont pas une contre-indication.

 

— Côté gauche ; la douleur occupe la région inférieure de la poitrine, est fixe et monte jusqu'à l'omoplate du même côté ; c'est la douleur spéciale de Sulph. La dyspnée est souvent très-grande, accompagnée d'une toux sèche avec impossibilité de rester couché sur le côté sain, ce qui ne veut pas dire qu'il lui soit plus commode de se coucher sur le côté malade.

Toux sèche sans interruption pendant toute la nuit avec soif violente ; lèvres rouges d'un coloris brillant.

Palpitations de coeur, infiltration des pieds.

Prurit par tout le corps, avec ou sans éruption.

Grand épuisement.

 

— Devant cet ensemble de symptômes nul autre remède n'est préférable à Sulph. qui, généralement, produit la résorption de l'épanchement assez vite pour ne pas laisser aux affections consécutives comme les adhérences de la plèvre, la déviation de la taille, l'affaissement de la paroi thoracique, le temps de se développer.

 

Verat. vir. Mêmes réserves au sujet de la pleurésie que celles faites à propos de la pneumonie.

Abaissement du pouls et de la température, vomissements rapides, des sueurs froides, tels sont les caractéristiques que met en relief la pathogénésie de ce médicament ; donc, nous ne pouvons admettre son homoeopathicité qu'avec les cas morbides dans lesquels se retrouvent ces caractéristiques.

 

— Sédatif ; je le veux bien, puisque sous son influence le pouls se ralentit considérablement, mais je ne sache que dans notre École les sédatifs jouissent d'une grande considération et je ne vois pas de bonne raison pour faire une exception en faveur de Verat. vir. L'opium est sédatif dans la diarrhée, dans l'insomnie, en viendrons-nous jamais pour cela à le proclamer utile dans les traitements de ces affections à titre de sédatif. Je n'admets la possibilité de l'intervention de Verat. vir. dans la pleurésie que dans les cas où prédominent les vomissements rapides, le pouls lent et faible, des sueurs froides et, pour être fidèle à ma loi, des vomissements sans diarrhée.

 

Je tiens pour certain, parce que je l'ai constaté, que des affections fébriles et aiguës, ayant leur point de départ dans le cerveau, ont été très-heureusement modifiées par Verat. vir., mais je prie de remarquer que dans tous ces cas existaient les vomissements caractéristiques, et c'est parce que le caractéristique du médicament était représenté, que le médicament s'est montré spécifique.

 

On n'est pas en droit de conclure de ces faits que Verat. vir. soit approprié aux phlegmasies, comme l'on a bien voulu le dire, au moins aurait-il fallu dire, pour rester fidèle à l'observation, aux phlegmasies avec vomissements rapides.

 

Dans la péricardite, Verat. ver. s'est montré efficace, non pas comme sédatif ni comme approprié aux phlegmasies, mais parce que dans des cas d'empoisonnement par cette plante, on a trouvé un épanchement séreux dans le péricarde, depuis un gros jusqu'à une demi-once. Sous son influence des épanchements se font dans le péricarde, c'est prouvé ; s'en fait-il aussi dans la cavité des plèvres, c'est probable, mais c'est à vérifier.


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