Traitement homoeopathique des maladies des organes de la respiration (1874)
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ARTICLE IV : POLYPES

 

Sous le nom de Polypes, on désigne deux espèces de tumeurs. Les deux espèces sont pédiculées et se développent en tumeurs allongées, mais elles sont bien différentes l'une de l'autre.

 

Les unes sont molles, polypes mous, vésiculeux, muqueux ; les autres sont dures, polypes fibreux ou sarcomateux. Les polypes mous ont peu de consistance, partent de la muqueuse dont ils sont des excroissances vésiculeuses, gélatiniformes ; les polypes durs partent du tissu sous- muqueux ou du périchondre.

 

Tordre et arracher les polypes constituent le seul traitement de la vieille École et, après lui, les récidives sont inévitables.

 

Une condition étiologique particulière préside au développement des polypes, cette condition est la diathèse sycosique. Détruire cette diathèse, pour que le produit cesse de vivre faute d'aliment, c'est plus logique et plus efficace, et c'est ce que fait l'École homœopathique.

 

Qu'on ne s'étonne pas de voir des maladies qui jusqu'ici n'avaient été accessibles qu'à la chirurgie rentrer sous l'empire de nos médicaments internes ; la thérapeutique a le privilège d'écarter la chirurgie au fur et à mesure qu'elle augmente le nombre et la richesse de ses moyens curatifs.

 

Mieux vaut offrir au malade une guérison même temporaire que de l'abandonner à ses souffrances ; certes, nous n'avons pas la moindre velléité de le contester et nous honorerons toujours la chirurgie, c'est- à- dire l'application de la main et des instruments aux traitements des maladies, mais entre couper et brûler ou guérir, le choix ne saurait être douteux chez les malades surtout et quand même on ne soit pas intéressé dans la question, qui ne comprendrait la différence entre deux procédés dont l'un consiste à enlever le produit morbide qui peut toujours se renouveler, souvent après un laps de temps assez court, et dont l'autre a pour résultat de couper court au produit morbide en supprimant la cause qui l'entretient, après lui avoir donné naissance ? -  La disparition des polypes se fait par voie de résorption.

 

Traitement

 

Calc. carb. -  Polypes muqueux et fibreux.

Gonflement scrofuleux du nez ; ulcérations à la muqueuse du nez.

Les cavités nasales sont obstruées ; écoulement purulent, éruption purulente au visage, gonflement des glandes ; éternuements forts et fréquents, suivis d'écoulements abondants de mucus aqueux.

Obstruction des deux narines.

Grande difficulté à respirer par le nez.

 

Calcar. iod. -  Se recommande expressément, quand le sujet est scrofuleux et que la scrofule a porté son action de préférence sur les glandes ; s'il y avait goitre, en même temps, le choix du médicament ne serait pas douteux.

 

Calcar. phos. -  Polypes dans les deux narines, volumineux, gris et saignant aisément.

Quand les polypes sont de petite dimension, ils sont absorbés ; quand ils sont plus volumineux, ils se détachent.

Quatre semaines ont suffi pour amener ce résultat.

 

Elaps cor. -  Les cavités nasales sont imperméables à l'air depuis longtemps ; aggravation constante par les temps humides ; parfois exhalaison d'une mauvaise odeur par le nez ; écoulement muqueux, mais insignifiant ; assez souvent saignement de nez en se mouchant un peu fort, l'odorat n'est pas perdu ; en avalant, douleur qui va de la racine du nez à l'oreille.

Éternuements la nuit.

 

Hydras. can. -  A la condition de l'appliquer intus et extra. Le professeur Hale assure s'en être bien trouvé.

 

Kali bichr. -  Polypes, avec cette particularité que le passage de l'air occasionne au patient une sensation de froid.

Coryza chronique ; sécrétion abondante de mucosités épaisses ou purulentes, avec brûlement et sécheresse pénible du nez.

 

Kali nit. -  Polypes seulement dans la narine droite, mais occupant toute la narine droite.

Guérisons par ce remède, après l'insuffisance de Sulph., Calc. c. et Teucrium.

 

Natr. mur. -  Polypes existant en même temps qu'un coryza chronique avec beaucoup d'éternuements.

Chez les personnes qui souffrent depuis longtemps d'une constipation opiniâtre avec tumeurs hémorrhoïdales, après une fièvre intermittente de longue durée.

 

Phosph. -  Polypes qui saignent facilement, du côté gauche de préférence.

Chez des personnes affaiblies par des pollutions trop fréquentes, volontaires ou non ; sujettes aux catarrhes, ayant les signes extérieurs de la tuberculose. Epistaxis fréquentes.

Chaleur et sécheresse constante dans l'intérieur du nez.

Rougeur et enflure du nez et de la face ; embarras de la tête, vertige, affaiblissement de la mémoire et des facultés intellectuelles.

 

Description: Dr Edwin Moses HALE (1829-1899)Sanguin. can. -  D'après le professeur Hale  : « Un médecin homœopathe, le docteur Becter, a vu un polype du nez rester stationnaire et cesser de grandir, à dater du moment que le patient avait reniflé de la racine de la sanguinaire en poudre. »

 

 D'autre part, Hale ajoute qu'il est à sa connaissance que des polypes ont été guéris par la teinture souvent et quelquefois par de basses dilutions de ce médicament.

 

Sepia. -  Avec les symptômes concomitants qui suivent  : ulcérations, croûtes dans les narines, épistaxis fréquentes et se renouvelant pour la moindre cause, par le plus léger attouchement.

Taches jaunes au visage ; gonflement du nez et surtout à son extrémité.

 

Silicea. -  Polypes avec obstruction du nez, épistaxis de temps en temps, éternuements fréquents ; longue suite de coryzas ; ulcérations ou croûtes dans l'intérieur du nez ; croûtes rouges pruriantes au bout du nez.

 

Staphys. -  Polypes avec voix nasillarde ; ulcérations sur la muqueuse du nez, avec croûtes épaisses.

Écoulement nasal tantôt séreux, âcre et abondant, tantôt épais et difficile à détacher.

 

-  Gencives gonflées et saignant facilement ; gonflement des amygdales et des glandes sous- linguales ; éruption derrière les oreilles ou sèches, farineuses ; ou humides et croûteuses, et dans tous les cas occasionnant un prurit insupportable.

 

Sulph. -  Petites végétations rouges, de la grosseur d'un pois.

Polypes muqueux et fibreux.

Chaleur et gonflement du nez ; chaleur sèche, parfois brûlante dans le nez.

Éternuements fréquents.

Saignements de nez surtout le matin et dans la journée, quelquefois en se mouchant.

Infection récente par la gale ou vieux exanthèmes rétrocédés.

 

Teucri. mar. - Polypes muqueux, d'un blanc grisâtre, dans les deux narines, existant depuis plusieurs années, gênant la respiration au point de forcer le sujet à avoir constamment la bouche ouverte, surtout pendant le mouvement.

Ronflement dans le sommeil et gêne de la respiration.

Saignements de nez qui se répètent très souvent depuis que les polypes existent, tandis qu'auparavant il n'y en avait jamais eu.

Écoulement constant par le nez d'une eau légèrement muqueuse ; les polypes descendent plus bas par les temps humides.

Il est de précepte, avec raison d'employer le remède intus et extra ; l'application locale du médicament, loco dolenti, peut souvent être avantageuse, mais le Teucrium peut s'en passer.

 

Son homœopathicité est telle dans les polypes muqueux que je m'en suis bien trouvé, souvent en ne donnant au malade que 200.

 

Thuy. occ. -  Croûtes dans le nez avec sensation d'une écorchure ou d'une plaie et gonflement des ailes du nez. Intus et extra.

 

 -  Les orteils et les doigts des mains sont chauds et gonflés.

Sueur constante et abondante entre les cuisses.

Excroissances de tous genres, dans diverses parties du corps.

Gonorrhées antécédentes.


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