53 pathogénésies « nouvelles » du XX ème siècle.
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BELLIS PERENNIS

 

Docteur Julius Mezger . — Pathogénésie de Bellis perennis. Traduit de l'Allemand par E. Mihitmont et J. Stephenson. Journal of the American Institute of Homoeopathy. Janvier février 1965, n° 1-2, page 37 à 41.

 

Le nouveau proving de Bellis a été réalisé par Mezger, R. Haehl, ainsi que 21 provers.

Ce proving fut réalisé en 1936-1939.

On utilisa la T. M., 2 XH, 6 XII, 30 XH. La dynamisation qui produisit le maximum de symptômes fut la 6 ème XH. La durée du proving fut de 10 semaines pour 13 provers, et de 6 semaines pour les huit autres.

 

Système locomoteur. (Bellis perennis)

Épuisement et sensation de meurtrissure dans tout le corps.

Désir de mouvement qui améliore la flatulence, ainsi que les troubles du cœur.

Les symptômes rhumatismaux sont améliorés par le mouvement énergiques et le massage.

Tous les troubles précédents sont aggravés par le froid et améliorés  par la chaleur (la plante fleurit même en hiver, sous la neige, et s'épanouit au tout début du printemps), mais les maux de tête ont des modalités opposées.

Tendance à l’hémorragie.

Sensation de traction ascendante, très prononcée au niveau de l'utérus, avec douleurs du dos.

 

Généralités. (Bellis perennis)

Épuisement et fatigue avec nervosité interne ; cela provoque une agitation perpétuelle, qui soulage.

 

Disposition. (Bellis perennis)

Excitabilité extraordinaire, tellement importante, qu'il ne se rend plus bien compte de ce qui l'entoure.

Sensation de pression sans aucune raison.

 

Psychisme. (Bellis perennis)

Idéation pénible ; sommeil perturbé ; rêves de colère, d'excitation.

 

Névralgies. (Bellis perennis)

Maux de tête particulièrement marqués chez huit provers.

Aggravation par la chaleur, et  amélioration  par l'air frais.

Quelques provers ont signalés des vertiges et une sensation de « clignotement » devant les yeux ; d'autres, une congestion de la tête.

Mauvais état des muqueuses gastriques, respiratoires, ainsi que des canaux sudoripares, tant objectivement, que subjectivement, particulièrement au niveau du nez.

 

Nez. (Bellis perennis)

8 provers ont noté : un coryza clair, fluide comme de l'eau, irritant, avec éruption herpétique des narines.

Deux fois, on a noté une épistaxis, dont une fois après s'être mouché.

 

Yeux. (Bellis perennis)

Les symptômes conjonctivaux sont semblables à ceux du nez, tant pour l'écoulement que pour l'excoriation des muqueuses.

 

Bouche. (Bellis perennis)

4 provers ont ressenti des douleurs et une hypersensibilité au niveau de la langue, ainsi qu'à la muqueuse buccale ; petites ulcérations.

Herpès labialis. Avec « maux», aux commissures labiales.

Douleurs dans les gencives.

Brûlures dans la bouche, déterminant un désir d'eau froide.

La langue est douloureuse. et brûle ; la pointe ainsi que  les bords de la langue sont rouges et enflammés.

Un prover qui avait un polype, au niveau de la muqueuse buccale, rapporte une augmentation de 5 mm. de la taille de ce polype.

Dans un proving, que j'ai fait moi-même avec une 6 ème XH, j'ai noté un gonflement douloureux de la langue, aggravé en mangeant et en parlant ; de plus cette augmentation de volume me fit mordre la langue.

 

Dents. (Bellis perennis)

Odontalgie chez 5 provers, améliorée par la chaleur.

 

Pharynx, palais et amygdales. (Bellis perennis)

8 provers se plaignirent de douleurs en avalant, ainsi qu'au niveau, de la voûte palatine, et des amygdales ; grattement dans la gorge.

3 provers noteront de la fièvre et de gros frissons.

 

Trachée. (Bellis perennis)

Enrouement et sensation de muqueuse à vif, au niveau de la gorge et du larynx, avec toux et obstruction par des glaires (6 provers).

Douleurs piquantes, comme un poignard qu'on fiche, et qui reste en place, au niveau de la poitrine et du dos, en toussant.

 

Cœur. (Bellis perennis)

Un prover a noté un pouls irrégulier, avec sensation de faiblesse au niveau du cœur (semblables aux symptômes prémonitoires de l'hyperthyroïdisme).

Cette irrégularité persiste quelque temps, puis disparaît complètement.

D'autres provers ont ressenti des palpitations, en même temps qu'une douleur cardiaque (possibilité d'un réflexe gastrocardiaque ?).

Un autre prover a ressenti des douleurs rhumatismales très fortes au niveau du deltoïde droit ; cette douleur le réveilla la nuit, avec une terreur intense. Il ne pût se rendormir.

Cette peur et cette agitation se répétèrent quelques jours plus tard, accompagnées de douleurs deltoïdiennes droites.

Il ressentit également des extrasystoles, mais, ayant eu une myocardite, douze ans auparavant, il avait déjà noté dés extrasystoles.

Cependant, surtout à cause de son affection cardiaque antérieure, ce prover se montra durant toute l'expérimentation, extrêmement sensible aux symptômes du remède, en ce qui concerne la sphère cardiaque.

De plus, ce même prover avait dû avoir un « Basedow », car il se montra extrêmement sensible du côté thyroïdien.

Cet étalage de symptômes, jusque-là inconnu, montre l'affinité de Bellis pour le cœur.

Des provings ultérieurs se doivent d'éclaircir le point suivant :

la Saponine, que contient Bellis, a une action sur le cœur et la région avoisinante.

 

Estomac. (Bellis perennis)

12 provers ont noté de la gastrite, avec nausées, vomissements, ainsi qu'une sensation de poids sur l'estomac ; borborygmes, vomissements après avoir goûté des pommes, ainsi que des renvois acides.

Douleur, améliorée en mangeant, par la pression et la constriction.

Faim insatiable.

Un des provers a dû faire un repas, immédiatement après le premier.

Il existe rarement une perte d'appétit.

Désir de mets stimulants et appétissants, tels que vinaigre, oignons, ainsi qu'une grande soif.

 

Vésicule biliaire et foie. (Bellis perennis)

Douleurs piquantes au niveau du foie.

Épigastre sensible à la pression.

Sensation de lourdeur et de plénitude au niveau de l'épigastre, après avoir mangé de la pâtisserie grasse.

Vomissements de matières bilieuses.

 

Intestins. (Bellis perennis)

5 provers ont noté de la diarrhée ; un seul prover a noté de la constipation.

Diarrhée surtout durant la journée avec gaz en quantité.

Borborygmes abdominaux qui s'atténuent en remuant.

Grand désir d'aller à la selle (juste le temps d'arriver).

Un médecin expérimentant avec la 6 ème XH, ressentit tous les symptômes de l'appendicite ; il dût interrompre le proving ; sept jours plus tard, il reprit son proving avec 2 XH, et en 12 jours, il ressentit les mêmes symptômes, sans fièvre, mais à gauche.

Un autre prover présenta des symptômes à type de typhlite, deux jours après avoir pris une 6 ème XH ; les symptômes disparurent ensuite.

Bellis agit spécifiquement sur l'appendice.

L'effet du remède sur les ganglions lymphatiques est le même que son action sur l'appendice.

 

Appareil génital féminin. (Bellis perennis)

Un médecin, de sexe féminin, a eu une importante ménorragie, avec caillots.

Durant cette période, elle déménageait, et il est possible que ce fait ait déclenché l'hémorragie.

3 provers ont ressenti de fortes douleurs dans le bas-ventre, associées à une douleur du dos.

Ces douleurs du bas-ventre s'accompagnaient de crampes.

3 provers femmes ont noté une leucorrhée visqueuse et irritante.

Un prover mentionne des crampes durant les règles.

7 des provers étaient en âge d'être enceintes, ce qui était important, à cause du tropisme du remède.

Une douleur du dos accompagnait la plupart de ces troubles.

 

Peau. (Bellis perennis)

Les symptômes cutanés apparaissent en même temps que ceux de l'estomac.

14 provers ont ressenti des symptômes cutanés (13 objectivement, 1 seul subjectivement : démangeaison).

Le proving objective tous les stades de l'érythème, avec des points rouges comme des piqûres de moustiques, réaction papuleuse ; urticaire ; formation de vésicules ; herpès labialis et nasalis, ainsi qu'eczéma suintant pouvant donner lieu à des furoncles.

Un prover a présenté une sécheresse de la peau, des bouts de doigt fissurés et crevassés, avec rhagades.

3 provers ont eu un furoncle effectivement, et le quatrième, un furoncle du nez.

A été également noté ce qui suit : prurit, brûlure, cuisson.

 

On a apporté un soin particulier pour étudier la formation du furoncle du nez : trois semaines après qu'il eut cessé l'absorption de toute drogue, le prover ne prit plus aucune note ; une semaine plus tard il nota l'apparition soudaine d'un furoncle du nez, tellement sérieux qu'un collègue dermatologiste, lui conseilla de se rendre en clinique.

Cependant, le furoncle ne s'aggrava pas, comme on s'y attendait ; durant quatre jours, il augmenta de volume, de telle façon que le visage entier fut atteint, puis, il s'ouvrit spontanément, et le prover put reprendre ses occupations. au bout d'un jour.

D'autres provers ont signalé des modifications des symptômes du proving après quelques semaines de latence.

 

Muscles, articulations et. revêtement cutané. (Bellis perennis)

9 provers ont noté des symptômes rhumatoïdes au niveau des muscles, des articulations ainsi que des nerfs.

Les myalgies, apparues dans différentes régions du corps, étaient aggravées par le mouvement.

Les myalgies de la poitrine et du dos furent aggravées par la respiration.

On a noté également des myalgies au niveau des membres ; articulations douloureuses.

Douleurs en saccades dans la région du nerf facial ; muscles du mollet douloureux.

Douleurs très fortes dans le dos.

Douleurs au niveau des articulations huméro radiales, amélioration par la chaleur et le mouvement.

Douleur deltoïdienne droite, surtout en s'éveillant le matin, et durant la nuit, après 2 à 4 heures de sommeil, amélioration de ces douleurs par le mouvement et le massage ; ces douleurs se localisèrent finalement au niveau des insertions musculaires.

Après six semaines d'expérimentation, on a rapporté que la moindre secousse déclenchait une douleur importante, obligeant le malade à rester immobile, avec son bras en écharpe et reposant sur un coussin.

Douleur , amélioration par la chaleur ; désirs de vêtements chauds, même par temps caniculaire.

Fatigue anormale, de telle façon que la marche semble trop difficile ; sensation de poids, comme par du plomb, durant la marche.

 

Fièvre. (Bellis perennis)

Les céphalées furent fréquemment associées à des poussées thermiques.

Les maux de gorge furent fréquemment associés à des frissons glacés.

Trois personnes  souffrant de la gorge ont noté de la fièvre.

 

Saignement. (Bellis perennis)

En provenance du nez, et d'autres fois, à point de départ utérin.

On administra ce remède, pour étudier spécialement les écoulements sanguins, mais on peut dire que le proving n'objectiva guère d'hémorragie franche, mais plutôt une certaine congestion avec saignement, d'origine veineuse.

Ces symptômes furent difficiles à obtenir.

 

On peut tout de même conclure que, Bellis a une tendance hémorragique.

Cela fut confirmé par le cas d'une malade très sensible au remède; je prescrivis à cette malade, Bellis 6 XH, pour une bronchite aiguë ; la bronchite disparut en quelques jours, mais fut suivie de céphalées très fortes, avec épistaxis ; cette dernière dura plusieurs heures, et soulagea la céphalée.

La malade était par ailleurs en bonne santé, et n'avait jamais eu d'épistaxis, auparavant.

Le siège de ces céphalées était frontal et occipital.

 


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