53 pathogénésies « nouvelles » du XX ème siècle.
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HIPPURICUM ACIDUM (sous la direction du Docteur W. B. Griggs)

 

Le proving d'Hippuricum Acidum a été réalisé avec des dynamisations allant de la 1 X à la 6 X, en passant par  la 2 X, 7 hommes et 3 femmes.

La durée du proving a été de 45 jours, sous la direction du Dr. W. B. Griggs (The Hahnemanian, 88, 26, 1953).

Griggs nous brosse en quelques lignes le portrait de son remède :

« . . . le remède a surtout une latéralité droite, en occasionnant un endolorissement musculaire généralisé, aggravation par le mouvement ou la pression.

Tous les hommes se sentirent faibles, fatigués, épuisés, avec amélioration au grand air. »

 

Psychisme (Hippuricum acidum)

Anxiété de conscience.

Irritable.

 

Tête (Hippuricum acidum)

Douleur occipitale, dans l'après‑midi, amélioration couché.

Douleur sourde, amélioration au grand air, aggravation dans une pièce chaude.

Douleur sourde, au niveau du front, au‑dessus de l’œil droit, irradiant au côté droit de la tête.

 

Yeux (Hippuricum acidum)

Coloration jaune des sclérotiques.

Gonflement de la paupière inférieure.

Inflammation de la paupière inférieure.

Légère douleur à la pression.

 

Nez (Hippuricum acidum)

Écoulement, d'odeur forte, épais visqueux, jaune.

Gonflement du cornet inférieur.

Sensation de plénitude.

 

Bouche (Hippuricum acidum)

Odeur repoussante.

 

Gorge (Hippuricum acidum)

Déglutination difficile.

Douleur, endolorissement.

Exsudat membraneux, épais, au niveau de l'arrière‑gorge, des amygdales.

Sèche.

 

Estomac (Hippuricum acidum)

Éructations, gastro mucorrhée.

Nausée, avec douleur du foie, à la pression.

Sensation de boule.

Vomissements durant la jaunisse.

 

Abdomen (Hippuricum acidum)

Douleur de la région du foie, avec nausées à la pression.

 

Rectum (Hippuricum acidum)

Diarrhée.

 

Selles (Hippuricum acidum)

Liquidiennes.

Odeur forte.

 

Urines (Hippuricum acidum)

Acides.

 

Organes génitaux, femmes (Hippuricum acidum)

Règles prolongées, peu abondantes.

 

Toux (Hippuricum acidum)

Aggravation dans la soirée.

Aggravation l'après‑midi.

Avec douleurs thoraciques du côté droit.

Sèche, hachante, saccadée.

 

Poitrine, thorax (Hippuricum acidum)

Démangeaisons des papules.

Douleurs du côté droit, en toussant.

Douleurs mammaires au moment des règles.

Éruption papuleuse.

 

Dos (Hippuricum acidum)

Douleur lombaire à type de meulage, de crissement, aggravation l'après‑midi, aggravation dans la soirée.

Douleur lombaire constante l'après‑midi ; aggravation dans la soirée.

Endolorissement lombaire l'après‑midi, aggravation dans la soirée

Douleur lombaire, améliorée couchée.

Endolorissement.

Éruption papuleuse, pruriante.

 

Extrémités (Hippuricum acidum)

Jambes brûlantes.

Pieds brûlants.

Prurit des jambes.

Prurit des pieds.

Douleurs des membres inférieurs.

Sciatique droite, région postérieure de la cuisse, irradiant à la jambe droite.

Douleur, endolorissement.

Raideur de la hanche droite.

Gonflement des genoux chez les femmes.

 

Sommeil (Hippuricum acidum)

Somnolence.

 

Peau (Hippuricum acidum)

Brûlante.

Frissons.

Coloration jaune avec vomissements.

Éruption maculo‑papulaire.

Fourmillements.

 

Symptômes généraux (Hippuricum acidum)

Aggravation dans une chambre chaude.

Aggravation l'après‑midi.

Aggravation par le mouvement.

Amélioration au grand air

Amélioration par la pression.

Douleurs articulaires, musculaires.

Gonflements articulaires.

Latéralité droite.

 

Réponses cliniques (dynamisations) (Hippuricum acidum)

Absence de règles chez la femme.

Maladies générales, diphtérie.

 

Comparaisons (Hippuricum acidum)

Aménorrhée : Puls.

Gorge : Apis, Kali bi., Lach. (qui avait échoué dans une diphtérie), Sulf. a.

Peau : Cop., Crot. t., Rhod., Rhus t.

Rhumatismes : Gaïac., Lyc., Puls.

 

Commentaires (Hippuricum acidum)

Je n’ai pas trouvé grand chose, concernant Hippuricum acidum dans la littérature de langue Anglaise.

Seul Boericke le mentionne dans sa MMH de poche (329330).

 

En voici la traduction littérale :

« ... L'action dominante du remède s'établit sur les tissus externes de l’œil et du naso‑pharynx, ainsi qu'au niveau des muqueuses du foie, et des surfaces articulaires.

La latéralité prédominante est à droite.

Sensation d'endolorissement musculaire généralisée.

 

Tête (Hippuricum acidum)

Douleur au‑dessus de l’œil droit, sourde, constante, aggravation dans une pièce chaude.

Paupières enflammées et gonflées.

 

Gorge (Hippuricum acidum)

Douloureuse, sèche, comme à vif, déglutition difficile, haleine infecte, exsudat gommeux, pâteux ; épaississement et infiltration de tous les tissus de la gorge.

 

Estomac (Hippuricum acidum)

Boule au creux de l'estomac.

Endolorissement et pesanteur au niveau du foie.

Renvois acides.

 

Sexe féminin (Hippuricum acidum)

Règles durant trois semaines, et s'accompagnant d'un soulagement total des douleurs musculo articulaires.

 

Extrémités (Hippuricum acidum)

Douleur au niveau du la partie moyenne de la face postérieure de la cuisse droite, s'étendant en douleurs lancinantes, vers la jambe droite.

Épaules et extrémités douloureuses, avec articulations gonflées et douloureuses.

Mal au dos, irradiant aux hanches.

Sensation de fatigue de crissement dans les articulations.

 

Peau  (Hippuricum acidum)

Papules, donnant l'impression de chair de poule, au niveau de la poitrine.

Prurit ; brûlures.

 

Relations médicamenteuses (Hippuricum acidum)

Il semble que Benz. a., soit l'analogue d'Hip. a.

Doses : Basses dynamisations. »

 

Voici maintenant ce que j'ai trouvé en Français, dans le très intéressant ouvrage du Dr. Hodiamont, de Bruxelles, intitulé « Homoeopathie et Physiologie », leurs relations (2 e édit., Bruxelles, 1960),  et plus particulièrement, dans la 6 ème partie de l'ouvrage, concernant les

acides organiques (455 à 498, Benz. a., Lact. a, Acet. a., Oxal. a, Hydr. a., Carb. a).

 

J'apprécie énormément les ouvrages du Dr. Hodiamont, car ils représentent un pont solide, jeté entre les « provings » hahnemanniens purs et la science du XX e siècle.

Sans rien renier de l'expérimentation pure, le Dr. Hodiamont explique la MMH à la lumière de ce que la Faculté nous a enseigné.

Ainsi, ceux qui abordent l'étude de la MMH avec les « Hodiamont », ne se sentent nullement dépaysés, et se retrouvent dans un pays dont ils connaissent le langage.

Les quelques confrères « rationnels », qui m'ont demandé des « tuyaux »  pour attaquer l'étude de l'Homoeopathie, ont toujours été retenus par les ouvrages d'Hodiamont.

De plus, ce qui ne gâte rien, tout au contraire, les remèdes étudiés, le sont avec sûreté, finesse, clarté, sans que cela nuise aux détails.

Lorsque l'on a lu nos grands classiques : Kent, Hering, les Allen, Clarke, en Anglais, Lathoud et Duprat, en Français on se retrouve en lisant Hodiamont, au fond de la vallée, vers laquelle convergent toutes les connaissances de la MMH, que nous ont léguées les Anciens.

 

Toute cette longue digression pour aboutir au fait qui est le suivant : il faut insérer Hip. a., dans le cadre d'étude des Acides Organiques. On retrouve dans sa pathogénésie le pivot central, autour duquel gravitent les acides : le rhumatisme, puis viennent les métastases toxiques :

migraine, écoulements muqueux d'odeur forte, gastrite, diarrhée, diathèse acide.

Du point de vue modalités, l'aggravation nocturne, mais contrairement aux autres acides, il est aggravé par la chaleur, ce qui le rapproche de Fluor. a.

 

Boericke, vous venez de le lire, termine son texte, en écrivant que Benz. a. serait l'analogue d'Hip. a.

Quelle est la signification de cette phrase ?

 

Hodiamont y répond en montrant que le symptôme clé de Benz. a. :  « ... Urines d'odeur très forte, etc. » est dû, au fait que :

Benzoïcum acidum + Glycocolle = Acide hippurique.

Autrement dit l'acide benzoïque, déchet toxique de l'organisme, s'élimine dans les urines, en formant avec le glycocolle du milieu intérieur, un acide beaucoup plus « léger » qui est Hippuricum acidum.

C'est dire toute l'importance du proving de W. B. Griggs.

 

Si j'avais à rédiger Hip. a., à la manière d'H. C. Allen, c'est‑à‑dire en ne retenant que les key‑notes, je le ferais de la façon suivante :

 

Personnes rhumatisantes, intoxiquées.

Céphalées, aggrav. par la chaleur, amélior. au grand air .

Écoulement nasal, épais, visqueux, jaune, d'odeur forte.

Angines membraneuses.

Nausées, avec douleurs du foie à la pression.

Diarrhée d'odeur forte.

Urines acides, d'odeur forte.

Toux, sèche, aggrav. la nuit.

Éruptions papulaires ; poitrine ; dos.

Douleurs lombaires, aggrav. l’après-midi, aggrav. dans la soirée.

Sensations de brûlures au niveau des jambes et des pieds.

Sciatique droite.

AGGRAV. : après‑midi ; chambre chaude ; mouvement.

AMÉLIOR. : grand air ; pression.

LATERALITE DROITE.

 

Références : (Hippuricum acidum)

Docteur James Stephenson. ‑ Provings Hahnemanniens. Roy and Co. Ed. Bombay.

(Traduction Française du Dr RS, parue en septembre 1967, dans le numéro 16 des Cahiers de biothérapie, page 277 à 287. Actualisé en 1999, pour « H.I »)

 


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