53 pathogénésies « nouvelles » du XX ème siècle.
<< page précédentesommairepage suivante >>

MAGNESIUM SULFURICUM

 

Le Docteur Stephenson étudie ce remède aux pages 64 à 70 de son ouvrage dont la référence figure en fin d’analyse.

Il existe de vieux provings de ce remède, mais je crois que vieux est le terme impropre, car, en Homoeopathie, il n'y a pas de « vieux », il n'existe que de l'ancien, ce qui est différent.

Les anciens provings se trouveront donc aux références sui­vantes :

 

Allen, Encyclopédie, v. VI.

Hartl. v. Trincks, Annalen, v. 4.

Hencke, Neue Archiv. Hom. Heilk. : 1, 185.

Nenning, Annalen. Hom. Klinik, 4, 466.

 

Le proving le plus récent est celui de Mezger (J. Gesichtele Homoopathicsche arzneimit­tellehre, pp. 470474, 1951) dont la traduction an­glaise est parue dans le Journal of the American Institute of homoeopathy (53, 165, 1960).

 

SYMPTOMES EXPÉRIMENTAUX

Psychisme (Magnesia sulfurica)

Colère.

Anxiété.

Raisonneur, discutailleur.

Peur de mourir.

Irritabilité.

 

Vertige  (Magnesia sulfurica)

Douloureux.

 

Tête. (Magnesia sulfurica)

Sent sa tête.

Sensation de lourdeur durant les règles.

Dou­leur forante, comme une vrille, congestive, piquante, enfonçante, en avalant; déchirante avec vertige.

 

Nez  (Magnesia sulfurica)

Coryza.

Douleur congestive.

 

Face  (Magnesia sulfurica)

Terne, grise.

Douleurs déchirantes dans les os de la face.

 

Bouche  (Magnesia sulfurica)

Sécheresse.

Salivation augmentée.

Goût amer.

 

Gorge  (Magnesia sulfurica)

Douleur en avalant.

 

Cou  (Magnesia sulfurica)

Éruptions, furoncles.

 

Estomac  (Magnesia sulfurica)

Perte de l'appétit.

Aversion pour les condiments, les graisses, la nourriture frite, la viande.

Désir de condiments de fruits, de sa­lades.

Pyrosis par excès alimentaires.

Inflammation.

Nausées avant les règles, dues à des excès alimen­taires.

Vomissements par excès alimentaires, par le mouvement des véhicules.

 

Abdomen  (Magnesia sulfurica)

Inflammation de la vésicule, des intestins.

Douleur de la région du foie en respirant, crampoïde, calculs vésiculaires.

Spasmes des voies biliaires.

 

Rectum  (Magnesia sulfurica)

Constipation, due à des excès alimentaires.

Diarrhée, due à l'ali­mentation frite, au mouvement des véhicules, aux crêpes.

 

Selles  (Magnesia sulfurica)

Grises, muqueuses, glaireuses.

 

Urètre  (Magnesia sulfurica)

Douleur brûlante en urinant.

 

Organes géni­taux féminins  (Magnesia sulfurica)

Leucorrhée blanche.

Règles, agg. avant les ; agg. durant les règles ; avec caillots, fon­cées, brunes, en avance, intermittentes, en retard, abondantes.

 

Respiration  (Magnesia sulfurica)

Difficile après un effort physique.

 

Toux  (Magnesia sulfurica)

Le matin, en s'éveillant. Indolore, due au fait que la gorge est « comme à vif ».

 

Poitrine  (Magnesia sulfurica)

Douleur du sein en remuant.

Douleur piquante, enfonçante dans à région du cœur.

Palpitations après un effort physique, le réveillant, sont agg. par la chaleur.

 

Dos  (Magnesia sulfurica)

Éruptions, acné, prurit.

Douleurs lombaires durant les règles, sacro‑iliaques.

Douleur sciatique, agg. la nuit amél. par le mouve­ment, agg. par le repos.

Rigidité augmentée.

 

Extré­mités  (Magnesia sulfurica)

Douleur des mains au mouvement.

Trans­piration des mains.

 

Sommeil  (Magnesia sulfurica)

Rêves passionnants, émouvants, animés.

Cauchemars.

Somnolence durant la journée.

Palpitations l'éveillant à 3 heures du matin.

 

Frissons  (Magnesia sulfurica)

Hépatiques la nuit.

Tremble­ments avec frissons.

 

Fièvre  (Magnesia sulfurica)

Hépatique, la nuit.

 

Peau  (Magnesia sulfurica)

Démangeaisons.

 

Symptômes généraux  (Magnesia sulfurica)

Agg. le matin.

Amél. au grand air.

Amél. par le bain froid.

Crampes sont agg. le matin, amél. par le grand air, amél. par le mouvement.

Douleurs musculaires en extension, rhumatismales, articulaires, agg. en étant transporté dans un véhicule dont l'air est confiné, agg. dans le train.

Faiblesse durant les règles.

 

SYMPTOMES TOXICOLOGIQUES  (Magnesia sulfurica)

Pouls irrégulier et lent.

 

RÉPONSES CLINIQUES (Dynamisations) (Magnesia sulfurica)

Grosses prostates.

 

RÉPONSES CLINIQUES (Dosage pondéral) (Magnesia sulfurica)

Abdomen

Calculs biliaires.

 

Peau  (Magnesia sulfurica)

Coloration jaune, catar­rhale.

Éruption, érysipèle.

Tumeurs, épithéliomas. Verrues.

 

Manifestations générales  (Magnesia sulfurica)

Anesthésie.

Em­poisonnement par les barbituriques.

Empoisonne­ment par le baryum.

Convulsions éclampsiques.

Em­poisonnements.

 

RELATIONS HOMOEOPATHIQUES  (Magnesia sulfurica)

Nat‑s. dans le dia­bète.

Actea r. et Puls. dans la tristesse et l'anxiété.

Lycopodium dans l'appréhension.

 

COMMENTAIRES

En parcourant les MMH de langues Anglaise et Française, on prend immédia­tement conscience du peu d'intérêt suscité par Mg‑s.

Certes, Mg‑c., Mg‑m., Mg‑p. figurent en bonne place dans nos grands classiques de langues Française et Anglaise, mais pour Mg‑s., il faut chercher ; c'est la marche que nous avons adoptée dans le commen­taire de ce proving.

Chez les auteurs de langue Française, trois études émergent, ce sont celles de H. Bernard, de Bergerac, d'Hodiamont, de Bruxelles et de A. Rouy, de Paris.

C’est du moins tout ce que j'ai pu trouver  dans ma bibliothèque.

Il est possible qu'il existe d'autres études de Mg‑s., en langue Française, et qui m'auraient échappées.

 

Hodiamont (Homoeopathie et Physiologie, pp. 234­-235) présente l’étude du remède, en partant de sa composition chimique.

J'ai résumé ces deux pages de texte, par le petit schéma suivant :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le docteur André Rouy (3e cycle d'Enseignements thérapeutiques homoeopathiques, pp. 6869) signale que la M. M. d’Hering est celle qui nous fournit le plus de symptômes concernant Mg‑s.

 

Lui, également, part de la composition chimique du remède, pour expliquer les symptômes dominants de Mg‑s.

Ainsi, la peur, l’anxiété, l'hypersensibilité à la douleur, sont des symptômes surtout de l'ion Mg.; tandis que l'inten­sité des éliminations périphériques tant aux mu­queuses qu'à la peau, sont dues à l'ion S.

 

H. Bernard (Traité d'Homoeopathie, p. 209), avec la clarté d'esprit et d'exposition, qui sont les deux dominantes de cet auteur, nous dit ce qui suit, et que je reproduis intégralement :

 

« ... Ce remède est très voisin de Sulfur, dont il a les brûlures et la tendance aux éliminations centrifuges.

En particu­lier du côté de la peau où l'on note des éruptions miliaires avec brûlure et démangeaisons, des cre­vasses au niveau des doigts, aggravation par le lavage, des verrues.

Les urines sont très abondantes le matin, jaunes d'or, se troublant rapidement et lais­sant un dépôt rougeâtre.

Brûlure du méat.

Une leu­corrhée profuse, abondante, avec douleur irradiant dans le dos et dans les cuisses.

Règles irrégulières, noires et profuses, revenant toutes les deux se­maines, intermittentes.

Douleur de brisure entre les deux épaules, avec parfois sensation de plaie.

Par ailleurs, on peut trouver les symptômes de Sulfur.

Mais, le choix de Mg‑s. se fera par l'irritabilité ner­veuse l’hypersensibilité à la douleur qui est la caractéristique de la Magnésie.

Ce remède a une action élective sur la vésicule et les canaux biliaires.

Dans la cholécystite spasmodique, utiliser la 4e ou la 5e C.

En drainage vésiculaire utiliser la 2e XH, 3e XH (poudre). »

 

Chez les auteurs de Langue Anglaise, la littérature est beaucoup plus fournie.

Mais l'on retrouve tou­jours cette espèce de retenue, de réticence, en ce qui concerne l'étude de Mg‑s.

Outre les études de T. F. Allen, de C. Hering, de J. H. Clarke, nous trou­vons çà et là, des études parcellaires, mais qui ne manquent pas d'intérêt pratique.

Parmi ces travaux, nous avons retenu trois auteurs de langue Anglaise, qui sont :

C. Boger, J. H. Clarke, ainsi que les Doc­teurs A. et DT. Pulford.

Ces quatre confrères vont contribuer à préciser dans notre esprit le tableau symptomatique de Mg‑s.

C. Boger (Clé synoptique de la M. M., p. 192) nous donne ce tableau, résumé synthétique de Mg‑s.

 

 

Cela ne nous étonne pas, chez un homme qui a toujours tenté dans ses œuvres de synthétiser l’Homéopathie, de toujours la ramener à ce qu'il y a d'essen­tiel, tant dans la connaissance du remède que dans celle des symptômes :

 

« Région : Intestins. Urine. Organes sexuels féminins.

Aggravation, le matin en s'éveillant, Amélioration, par la friction, la marche.

Diarrhée avec diurèse.

Urine verdâtre, avec sédiment rouge.

Règles intermittentes, foncées, profuses

Leucorrhée abondante et épaisse.

Sensa­tion d'une boule, d'une balle entre les deux épaules.

Sensation (le brisure dans le dos.

Le bras et le pied gauche s'endorment.

Sensation de fourmillement, de reptation, comme d'un insecte sous la peau, au bout des doigts (gauche).

Verrues.

 

Relation : Nat‑s. »

 

Les Docteurs A. et D. T. Pulford ont écrit une M. M. très intéressante et pratique pour la connais­sance du remède.

Chaque remède est présenté en 10 à 20 lignes, mais d'une manière synthétique, à la manière d'un portrait, un peu comme le fait Mme le Docteur  Margaret Lucy Tyler, mais d'une façon beaucoup moins détaillée.

On peut ainsi, en quelques lignes, « prendre une vue aérienne » du remède.

Ainsi, pour Mg‑s., ces deux auteurs écrivent (p. 189) :

 

« Est larmoyant, agité, nerveux, mal à l'aise.

Présente des douleurs faciales osseuses, sensibles au toucher; améliorées en marchant.

Très altéré pendant ou après le frisson; frissons dans le dos, de bas en haut.

Sujet à l'odon­talgie, aggravée en entrant dans une pièce chauffée, et en venant de l'extérieur par temps froid; aggravée par le contact d'aliments chauds ou froids.

Ce remède est recommandé pour les verrues.

Tête lourde, idées pas claires, surtout lorsque l'on est en véhicule durant la matinée.

Renvois à odeur d’œufs pourris ».

 

Mais, je pense que le tableau le plus suggestif de Mg‑s. se trouve dans le Dictionnaire de J. H. Clarke (Tome II, pp. 376379), dont je ne vous traduirai ci après que les Caractéristiques, c'est à dire, ce qui est le plus important, pour « sentir » un remède.

 

« Magnesia Sulfurica.

Sulfate de Magnésie. Sels d'Epsom. Mg‑S.  04 7 H 20. Trituration.

Clinique : Toux. Diabète. Dysenterie. Dysménorrhée. Énurésie. épithéliomas. Douleurs oculaires. Hernie. Hémor­ragie intermenstruelle. Leucorrhée. Lumbago. Ménorragie. Névralgie. Odontalgie. Verrues.

 

Caractéristiques. ‑ La vieille réputation de Mg‑s., en tant que « purgatif réfrigérant », a masqué ses usages en tant que remède homoeopathique.

Mais, Mg‑s. est certainement plus qu'un purgatif.

Car, il faut savoir qu'on a signalé un empoisonnement mortel, dû à l'emploi en doses élevées de ce produit la mort étant due vraisemblablement au collapsus.

D'ailleurs, le proving du remède objective de nom­breux symptômes de prostration absolue, sans dis­cussion possible.

Récemment, les confrères de la vieille École ont découvert dans ce « purgatif » un remède de la dysenterie.

Il représente le constituant essentiel de nombreuses eaux minérales laxatives, ainsi que dans les mélanges classiques et populaires de poudres laxatives.

Les provings objectivent les effets communs aux autres sels de Magnésie :

Hu­meur pleurnicharde, agitation nerveuse, douleurs dans les os de la face ; hypersensibilité au toucher ; amélioration par la marche.

L'action diurétique de la drogue, associée à sa grande soit ont amené son utilisation couronnée de succès dans la thérapeu­tique du diabète.

La diarrhée s'accompagne d'une grande soif.

Le frisson est accompagné ou suivi de qu'ils soient chauds ou froids; par contre, l'odon­talgie est aggravée en venant de l'air froid dans une pièce, également aggravée par le contact des aliments, qu'ils soient chauds ou froids, par contre, l'odon­talgie est améliorée au lit.

En nous référant au Med. Presse (9 septembre 1891), 8 cas de tumeurs, ayant tous les caractères de tumeurs épithéliomateuses, ont été guéries par Graves, avec une solution de sul­fate de magnésie (3 drachmes pour une pint), la solution étant absorbée par cuillère à café.

Les ver­rues se rapprochent de l'épithélioma, et à ce sujet, H. T. Webster (H. R., p. 542) rapporte qu'il a guéri de nombreux cas de verrues chez l’enfant, donnant autant de sel, que l'on pouvait en obtenir pour 6 penny, et 3 fois par jour.

Un garçon était littéralement couvert de verrues son visage étant extrême­ment défiguré.

Une jeune fille de 16 ans fut guérie de verrues énormes, qui se trouvaient sur ses mains.

 

F. H. Pritchard (H. M., XXXV, 691) nous fait part de son expérience de Mg‑s., dans la diarrhée estivale (1/2 gr. dans une cuillère à café d'eau), avec vomis­sements alimentaires; les selles sont abondantes, jau­nâtres, et d'odeur infecte, plus tard elles devinrent littéralement liquidiennes.

Le premier signe d'amé­lioration est le suivant : les selles deviennent légè­rement bilieuses, c'est‑à‑dire qu'elles se colorent légèrement, après quoi, elles prennent rapidement une consistance plus importante.

L'abondance des selles semble être une indication cardinale.

 

Relations. ‑ Comparer : Mg‑c., Mg‑m., Mg‑p.

Dans le diabète : Nat‑s.

Tristesse, pleurs. comportement anxieux : Act‑r., Puls.

Douleurs piquantes et cui­santes dans la gorge, entre les mouvements de déglu­tition : Ign.

Eructations ‑ Hep.

Appréhension : Lyc. »

 

Viennent ensuite les symptômes par appareil, qui ne sont qu'un résumé du Allen, ainsi que du C. Hering.

Il convient de les lire et de comparer les anciens provings d'avec les nouveaux.

 

Référence  (Magnesia sulfurica) : Docteur James Stephenson : Provings Hahnemanniens. Roy and Co., Bombay. Éditeur.

 


<< page précédentesommairepage suivante >>